1974. Pierre Goldman, militant d’extrême gauche accusé de quatre braquages, dont un ayant entraîné la mort de deux pharmaciennes, clame son innocence dans cette dernière affaire. Son autobiographie « Souvenirs obscurs d’un juif polonais né en France » en fera une icône de la gauche intellectuelle.

Au début du film, Chouraqui, jeune avocat, se rend chez Kiejman à la demande de Pierre Goldman, toujours détenu à la prison de Fresnes, et lui transmet une lettre le démettant de sa défense pour le procès en assises qui se tiendra très prochainement. Goldman enverra rapidement à Kiejman un mot annulant cette décision. Ces gestes successifs et contradictoires révèlent le caractère exigeant et la défiance du prévenu.

A l’exception de ces premières images, le film se déroule en huis clos de manière à rendre, le plus efficacement possible, les tensions qui se révéleront au cours du procès. Goldman clame son innocence, sa judéité, accuse ses accusateurs de racisme. Les trois avocats de la défense, Chouraqui, proche ami de Pierre ne plaidera pas, Kiejman et Bartoli plaideront sur des registres très différents : pour Kiejman, il faut s’appuyer sur des faits, démonter les témoignages confus, Bartoli, lui, revient sur l’enfance difficile du prévenu, son admiration pour ses héros de parents pendant la guerre, et son désir de les imiter : « Il est toujours arrivé trop tard dans ses luttes ! ». Goldman […]