Décidemment Cannes Première nous réserve de bien jolies choses cette année. Comme pour En Fanfare, le nouveau film des frères Larrieu, Le roman de Jim, touche droit au cœur.
Aymeric retrouve Florence, une ancienne collègue de travail, au hasard d’une soirée à Saint-Claude dans le Haut-Jura. Elle est enceinte de six mois et célibataire. Quand Jim nait, Aymeric est là. Ils passent de belles années ensemble, jusqu’au jour où Christophe, le père naturel de Jim, débarque…
Peut-on partager la paternité ?
Il faut le reconnaître, la sélection cannoise, cette année, fait la part belle aux récits où la femme, ou plutôt les femmes, ont la part belle. Des récits qui s’intéressent notamment à la relation mère-fille sous diverses formes. Le roman de Jim est lui présenté, avec raison, comme une odyssée de la paternité. Obispo chantait : « Je suis à jamais ta terre, c’est ça être père », et c’est un film qui sent bon précisément la terre.
L’histoire d’un père, ou plutôt deux pour être exact, et un fils, Jim. C’est un sujet somme toute classique que de questionner ce qui fait être père, mais ici s’ajoute une autre interrogation : Peut-on partager la paternité ? Autour de cette, trame, c’est aussi tout ce qui se joue autour, et surtout la personnalité des personnages qui apporte un charme particulier et fait de ce roman un objet si séduisant.
Des personnages qui jouent justes
Ces personnages, évoquons-les justement, du moins ceux qui leurs donnent vie à l’écran. Quel magnifique casting ! Du plus petit, le jeune Jim joué par Eol Personne qui, tel un Petit Prince, brille littéralement à l’écran au principal, Karim Leklou, cet Aymeric qui dégage une puissance incroyable dans la plus grande simplicité de jeu et une certaine maladresse touchante. Il y aussi Bertrand Belin qui est à l’écran comme sur un microsillon (le vinyle est revenu… alléluia !), fragile et charmeur… un peu bizarre comme le trouve Jim au départ, mais tellement juste.
Et puis les femmes… et deux en particulier, celles qui jalonnent la vie d’Aymeric. D’abord Laetitia Dosch, alias Florence, une femme spontanée assez surprenante, au caractère bien trempé et souvent déroutante dans ces décisions. Laetitia Dosch donne du relief à son personnage et est totalement convaincante. Enfin, comme une étincelle de vie, il y a Sara Giraudeau, Olivia, qui tant dans le récit qu’à l’écran (et le ressenti du spectateur) allume un feu nouveau, incarne une espérance possible, un recommencement. Tous les personnages secondaires sont aussi parfait à mes yeux, avec en particulier le Jim adulte, Andranic Manet, ou Noée Abita, la sœur d’Aymeric.
Notez bien le 14 août dans votre agenda, date de sortie du Roman de Jim, car c’est un film qui fait du bien et on a bien besoin.