Après cette période de joie et de communauté suit une réaction qui débute dans les années 1980. Peut-être la jeunesse – parce que c’est elle qui est désormais au cœur de la création et de la louange – devient-elle moins optimiste et souffre d’une sorte de désillusion qui la force à se replier sur soi. C’est ainsi qu’apparaissent de nombreux chant avec « Je », avec des messages récurrents : « Je ne comprends pas. J’ai la réponse. Je veux louer. »
Je louerai l’Eternel (1976) de Claude Fraysse, par Raynold Boudreau.
En France, on traduit de nombreux chants anglophones. C’est ainsi que l’on connaît bien des chants de Graham Kendrick (né en 1950), Michael W. Smith (né en 1957), Keith et Melody Green (1953-1982 ; née en 1946) ou Matt Redman (né en 1974).
There is a Redeemer (Rédempteur du monde – 1982) de Melody Green.
Only by grace (C’est par ta grâce – 1990) de Graham Kendrick
Agnus Dei (1990) de Michael W. Smith avec la First Baptist Church de Dallas en 2019.
On ne manque néanmoins pas d’inspiration dans l’hexagone, avec notamment Corinne Lafitte, Sylvain Freymond, Luc Dumont, Maggie Blanchard, Nicolas Ternisien, Fabienne Pons, Daniel Pialat… pour n’en citer que quelques-uns dont certaines chansons sont devenues familières de moments louanges, encore aujourd’hui. En voici quelques exemples :
Je te donne tout de Luc Dumont par Sylvain Freymond et Jeunesse en Mission.
Je fléchis le genou (2000) de Nicolas Ternisien.
C’est dans le calme et la confiance (2008) de Daniel Pialat
Quand je regarde ta sainteté (1999) de Maggie Blanchard.
Bien évidemment, nous ne listerons pas ici les nombreux talentueux musiciens chrétiens qui ont à cœur la création musicale : Den-Isa, John Featherstone, Pierre Lachat…
On le voit donc : la création musicale, grâce à l’essor phénoménal des communications et des moyens de création, explose. C’est certainement pour le mieux ! C’est ainsi que nous avons un répertoire ouvert, riche et sans doute fruit d’une exigence de qualité toujours plus forte. Les productions de moindre qualité trouve toutefois aussi leur place, il faut le reconnaître. On remarque que la jeunesse est de plus en plus au cœur de la louange et c’est souvent elle qui décide du répertoire. Soit parce que c’est elle qui prend la responsabilité de la liturgie, soit parce que c’est elle que l’on recherche par une pratique plus dynamique de la louange. Cette évolution récente va rapidement devenir toute particulière au XXIe siècle, où la performance va apparaître comme un nouveau paramètre de la louange, voire comme une nouvelle norme.
Parce que la pratique de la louange est manifeste de nos pratiques de la foi, et parce que nous manquons encore de recul, son étude ne peut être qu’incomplète et subjective. C’est justement pourquoi nous vous proposons de participer à cette enquête : en cliquant sur ce lien, vous accéderez à un formulaire qui, je l’espère, m’apportera plusieurs éléments d’étude quant à notre pratique de la louange, en ce nouveau siècle.