Je voudrais rendre compte de deux écrits de la psychanalyste et philosophe Sophie de Mijolla Mellor: un livre paru en 2017 intitulé Les arrogants et un article paru dans la revue Topique en 2022 intitulé « Le blasphémateur, entre défi, interdit et colère », et faire le lien entre les deux.

L’arrogance est différente de l’orgueil qui, lui, peut être tout à fait solitaire et indifférent à autrui. Et de même le blasphème n’a rien à voir avec l’athéisme tranquille qui, lui, est indifférent à Dieu et au sacré. De fait, dit S. de Mijolla-Mellor, « l’arrogance est d’emblée relationnelle » et le blasphème tout autant. Ce sont deux postures de défi vis-à-vis d’un autre (d’un Autre pour ce qui est du blasphème). Et l’arrogant tout comme le blasphémateur ont « besoin d’écraser l’autre (l’Autre) pour se sentir exister pleinement ». De fait, l’arrogance et également le blasphème cachent, mais aussi dévoilent une forme de fragilité et d’insécurité par rapport à soi-même que l’on souhaite vaincre et dominer […]