La première phrase de l’avant-propos claque : « La théologie s’écrit encore, mais elle ne se lit presque plus. » Pour qui partage cette asser­tion, ce lexique est essentiel. Il est produit par deux maîtres de conférences du département de théologie à l’université de Lorraine (Metz). Il convient de préciser que ce département est assez unique dans l’université française. S’appuyant sur le droit local, il dispense un enseignement sur les trois monothéismes, judaïsme, christianisme et islam, sans lien de subordination avec les institutions religieuses. Les auteurs ont voulu ici « reprendre quelques-uns des principaux concepts utilisés dans la théologie catholique et chrétienne la plus « classique » pour essayer d’en éclaircir le sens aujourd’hui ». Nous sommes très loin de la doctrine, ce que n’est justement pas la théologie comprise comme une « démarche qui s’inscrit toujours dans un contexte », dont le sens devient peu à peu obscur.

Ce lexique fait œuvre de ressourcement, dans les deux sens : un « retour aux sources » et un « rafraîchissement ». Il y a bien sûr un parti pris des auteurs, assumé et bien expliqué dans l’avant-propos, faisant de leur lexique un manifeste. Leur ouvrage est une « entreprise de traduction du vocabulaire théologique classique en propositions philosophiques », c’est leur option théo­logique selon laquelle il existe un « vocabulaire philo­sophique de la rationalité commune » leur permettant de reprendre et de rafraîchir le vocabulaire ancien en étant en […]