Ce sont des visages sérieux, méditatifs, manifestant une personnalité consciente d’elle-même. Deux salles du musée présentent des portraits saisissants d’humanité émanant de Bologne, de Brescia et de Bergame, en une période méritant son nom de Renaissance.
On est loin des gestes stéréotypés et des attitudes conventionnelles de la période gothique, où l’individualité et le caractère personnel n’étaient jamais exprimés car l’homme gothique n’avait pas d’existence autonome indépendamment du monde céleste auquel il était censé participer en fidèle chrétien, fils soumis de l’Église.
Les personnages gothiques étaient représentés en compagnie du Christ et de la Vierge ou accompagnant des scènes bibliques ou de la légende dorée des saints. Leurs agenouillements, l’expression de leurs visages, les mouvements de leurs bras, les gestes de leurs mains loin de manifester le moindre sentiment orignal et personnel, n’avaient pour raison d’être que de montrer leur insertion sincère dans le monde divin […]