Si le protestantisme s’est souvent méfié des cadres trop rigides, il n’en reste pas moins que l’année liturgique rythme la vie spirituelle de ses communautés. Chaque période, de l’Avent à la Pentecôte, en passant par le Carême et Pâques, donne sens à la foi chrétienne en rappelant les grands moments de l’histoire biblique et du salut. Ce calendrier n’est pas seulement une succession de fêtes, mais une manière de revisiter la relation avec Dieu au fil des saisons.
Tout commence par l’Avent, ces quatre semaines qui ouvrent l’année liturgique dans l’attente de Noël. Noël lui-même est l’occasion de méditer l’incroyable annonce d’un Dieu qui se fait proche, dans la simplicité de la crèche. L’Épiphanie prolonge cette dynamique en rappelant la démarche des mages, étrangers au peuple d’Israël, mais accueillis dans la révélation. Dans la même tonalité, le dimanche de l’unité rappelle chaque mois de janvier l’appel à prier pour que les Églises divisées retrouvent le chemin de la communion.
Le Carême, temps de préparation à Pâques, n’impose pas de règles strictes chez les protestants mais propose une démarche volontaire de sobriété, de recentrement et de prière. La Passion et Pâques conduisent ensuite au cœur de la foi chrétienne : la mort et la résurrection du Christ, célébrées avec simplicité mais intensité, comme un appel à vivre de cette espérance.
Après Pâques, l’Ascension souligne l’envoi des disciples et la mission universelle, tandis que la Pentecôte met en avant la venue de l’Esprit et la naissance de l’Église. Ces fêtes ouvrent sur le temps dit « ordinaire », qui constitue la majeure partie de l’année : une période moins marquée par des célébrations spécifiques, mais consacrée à la vie quotidienne de l’Église, à la croissance de la foi et à la fidélité dans la durée.
Enfin, le dimanche de la Réformation, célébré en octobre, rappelle les fondements du protestantisme : la primauté de la Parole, la liberté de conscience et la grâce offerte à tous.
À travers ce parcours annuel, les protestants ne cherchent pas tant à sacraliser le temps qu’à se laisser instruire par lui. L’année liturgique devient un chemin de foi : une pédagogie spirituelle qui invite à marcher, pas à pas, au rythme de l’Évangile.