Dans le troisième évangile, l’Ascension a lieu le soir de la résurrection. Après s’être révélé aux pèlerins d’Emmaüs et aux apôtres, Jésus se sépara d’eux. La plupart des manuscrits ajoutent et il fut enlevé au ciel[1].
Dans le livre des Actes, après la résurrection, Jésus est apparu pendant quarante jours à ses apôtres pour leur parler du royaume de Dieu, puis il fut élevé… et une nuée le déroba à leurs yeux[2]. Le récit est suivi de celui de la Pentecôte, tant et si bien que la première Église associait l’Ascension et la Pentecôte dans une seule et même fête.
La présence de deux récits différents dans le même ensemble littéraire nous oblige à ne pas rester attachés à la littéralité du récit pour nous mettre à l’écoute de ce qu’il signifie. Ça tombe bien parce que si on essaye de se représenter la scène, on est un peu gêné. On veut bien croire aux miracles de l’évangile, mais l’ascension de Jésus se heurte à des questions absurdes du style : À quelle vitesse est-il allé ? Où s’est-il arrêté ? Le récit le plus connu, celui des Actes, ne dit pas que Jésus s’est envolé, mais qu’il fut élevé et qu’une nuée le déroba à leurs yeux. L’expression être élevé signifie que Jésus s’est retrouvé totalement en Dieu et la nuée est une image pour évoquer la présence divine. Jésus n’a pas décollé comme une fusée, il s’est dérobé du regard de ses disciples dans la présence de Dieu.
Les récits de l’Ascension sont une charnière qui se situe à l’articulation de la vie de Jésus et de celle des disciples. Dans l’évangile, l’Ascension marque l’accomplissement de la résurrection et la fin de l’histoire de Jésus ; et dans les Actes des apôtres, elle introduit la Pentecôte qui inaugure l’histoire de la première Église. Sur le rôle et le sens de cette charnière, nous pouvons dire trois choses.
[1] Lc 24.51.
[2] Ac 1.9.