L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) a publié le mois dernier son rapport européen 2024. Cette étude couvre 53 pays d’Europe et d’Asie centrale, y compris les 27 États membres de l’UE, et met en lumière des chiffres et écarts préoccupants entre les nations. On découvre dans ce rapport un chiffre particulièrement alarmant : 76 000 enfants de moins de 5 ans meurent chaque année en Europe et en Asie centrale. Analyse et explications avec Marie Delnord, consultante pour l’OMS et co-rédactrice en chef du rapport européen 2024.

Les principales causes de mortalité avant 5 ans sont liées à la prématurité ou à des complications lors de l’accouchement. Les accidents domestiques et les infections respiratoires expliquent aussi ces décès pour les enfants de 1 à 5 ans.

À l’échelle mondiale, le taux de mortalité avant 5 ans est relativement bas en Europe. Cependant, il ne faut pas s’arrêter à ce taux moyen, mais vraiment regarder les inégalités entre les pays. On observe des taux de mortalité variant du simple au triple dans certains pays d’Asie centrale. La qualité des soins et les différences d’accès aux soins peuvent expliquer ces différences.

L’Europe abrite des systèmes de santé parmi les plus solides au monde, et pourtant le rapport souligne une stagnation, voire une régression sur certains indicateurs.

C’est ce qui est inquiétant au niveau européen. On a des pays qui ont des niveaux socio-économiques et de développement relativement élevés, comme la France ou la Suisse, et pourtant, on voit que ces pays sont dans la tranche supérieure des taux de mortalité avant 5 ans. Cela montre que dans certaines catégories de population, des efforts restent à faire, même dans ces pays à haut niveau de développement, notamment par rapport au niveau d’éducation des mères et à l’accès aux services de santé pour la mère et l’enfant.

Au-delà de la mortalité infantile, d’autres préoccupations émergent de ce rapport de l’OMS, notamment en matière de santé des jeunes. Il révèle qu’un adolescent sur cinq souffre de troubles mentaux, le suicide restant la première cause de décès chez les 15-29 ans.

On remarque que le surpoids et l’obésité ont des effets sur la santé et le bien-être des jeunes. Les accidents de la route sont également une cause majeure de décès chez les jeunes adultes. La santé mentale attire de plus en plus l’attention, avec une différence notable du bien-être entre les filles et les garçons dans la plupart des pays. Il faut savoir aussi que la pandémie de Covid-19 a contribué à augmenter la prévalence des troubles dépressifs.

L’OMS a lancé une consultation avec les 53 États membres pour définir les priorités et les actions à mener au cours des cinq prochaines années.

Les solutions existent, notamment garantir un meilleur accès à des soins de santé de qualité pour tous les enfants et tous les jeunes, quels que soient leur lieu de résidence ou le pays où ils vivent. Il faut aussi rester vigilants sur les nouvelles formes de violence telles que le cyberharcèlement. On veut permettre que tous les enfants puissent grandir en bonne santé, mais aussi avoir les mêmes opportunités d’apprentissage, pouvoir contribuer à leur communauté et vivre tout simplement de manière plus épanouie.

Dans la Bible, Jésus nous invite à ne pas mépriser les enfants. Il dit que celui qui accueille un enfant de sa part l’accueille lui-même. Il est de notre responsabilité de prendre soin de ces enfants, de leur santé, pour leur avenir et pour le nôtre.

La santé, ce n’est pas juste les médecins, les hôpitaux et les médicaments. Cela commence aussi avec nos choix au niveau individuel, mais aussi dans notre famille et de manière plus générale dans notre société.

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