Dans les formes diverses que le christianisme a pu prendre au cours des deux millénaires écoulés, le silence a été cultivé, surtout dans les monastères catholiques et orthodoxes, mais aussi par de petits groupes issus de la Réforme protestante comme les quakers, ainsi que par de nombreux chrétiens.
Faire silence pour écouter
Une des raisons pour lesquelles le silence est un élément important de la spiritualité issue de l’enseignement du Christ peut sembler paradoxale. C’est l’importance de la Parole : parole de la Bible, parole de l’Évangile. Cette parole qui est adressée à chacun et qui est au cœur de la vie de ceux qui suivent Jésus, lui-même présenté dans l’Évangile comme la Parole de Dieu qui s’est faite homme.
Or, une parole n’a de poids que si elle surgit du silence, et que si elle est reçue dans le silence. Sinon, elle n’est qu’un bavardage que l’on écoute d’une oreille distraite. Pour un chrétien, accueillir la Parole de Dieu, c’est la méditer et discerner en quoi elle lui parle et l’interpelle. Et il lui faut du temps et du silence pour méditer, pour laisser cette parole résonner en lui et l’accueillir vraiment comme le message que le Seigneur lui adresse. On peut parfois lire la Bible rapidement ou l’écouter de manière distraite. Dans ce cas, cette lecture reste à la surface et ne « dit » rien en profondeur. Elle se perd dans le brouhaha de notre bruit intérieur.
Faire silence avant de parler
Notre culture actuelle est largement […]