Lors de son synode national de 2015, l’EPUdF votait la possibilité de bénir les couples de même sexe. La demande était quantitativement réduite mais symboliquement forte. Dix ans après, quel bilan tirer de cette décision ? En premier lieu des couples homosexuels se sont sentis accueillis et reconnus dans leur singularité au sein de l’Église. Certes, la décision a jeté le trouble chez certaines Églises évangéliques de la Fédération protestante, mais cette dernière n’a pas éclaté comme on a pu le craindre et cela lui a donné l’occasion de préciser son projet de vie commune. Enfin, la décision a permis à la branche confessante de l’EPUdF de se structurer autour du mouvement des Attestants.

À tous les arguments bibliques qui ont été avancés, je voudrais en ajouter un supplémentaire qui procède par analogie. Dans le livre des Actes des Apôtres, la grande question qui s’est posée à la première Église était celle de sa relation avec la synagogue. Devait-elle se considérer comme un mouvement à l’intérieur du judaïsme, auquel cas les non-juifs qui se convertissaient devaient devenir juifs avant d’être chrétiens et se faire circoncire ? Ou l’Église était-elle un nouveau mouvement religieux qui accueillait des juifs et des non-juifs en son sein ? La question a été tranchée à la rencontre de Jérusalem (Ac 15). Les partisans des deux solutions avaient de solides arguments bibliques à avancer, mais ce qui a emporté la décision est le témoignage de Pierre et de Paul qui ont raconté comment des non-juifs avaient reçu l’Esprit. Ils ont invité les participants à […]