Le Credo pratiqué dans les Églises confesse le fondement de la foi chrétienne et l’originalité d’un dieu trinitaire, qui par la grâce de son pardon appelle à une vie d’amour et d’éternité.

Volonté et nécessité de définir la foi Une nécessité pour transmettre et pérenniser le message du Dieu incarné et ainsi construire l’Église. Suivant qui les confesse (institution, Église locale ou individus) et à qui on les adresse, les confessions de foi peuvent varier, elles dépendent des contextes et des personnes. Elles ne sont donc pas figées et évoluent. Néanmoins certaines d’entre elles ont traversé le temps et font référence. Ainsi, le symbole des Apôtres fixé au cours des premiers siècles deviendra un trait d’union entre les Églises protestante et catholique, permettant l’affirmation de leur unité à travers l’exposé d’une même foi.

Des fonctions multiples

La confession de foi participe à l’unité autour d’une même croyance. Elle en fixe les contours, parfois les frontières. Elle sert aussi de fondement pour l’enseignement et l’édification des membres. Elle est également un « vecteur de communication » de la foi, d’une part pour entrer en communion avec les autres, d’autre part pour afficher cette foi et inviter l’autre à se situer (dans les persécutions elle est même une résistance).

Aujourd’hui, elle peut traduire une démarche individuelle publique lors d’un baptême, d’une confirmation…

Aux origines du christianisme

Aux premiers temps de l’Église, confesser sa foi se résumait à des formules brèves : « Jésus est le Christ ». « Jésus est Seigneur ». Puis la confes- sion s’est développée dans une narration ; la personne est alors appelée à entrer dans le récit et à le transmettre. Le principe de la narration apporte une meilleure compréhension que l’affirmation brute et se mémorise mieux. Le symbole des Apôtres s’enracine ainsi dans les formules des IIe et IIIe siècles, fondées sur la prédication de Pierre (Ac 10.37-43) et complétées au cours du IVe . Assez factuelle, elle a eu très tôt sa place dans la catéchèse et le baptême. C’est l’une des plus souvent récitée dans les différentes traditions de l’Église.

Les confessions de la Réforme ont permis aux différents mouvements du XVIe siècle de se positionner entre eux et par rapport aux catholiques. En annonçant le salut par la grâce, elles visaient à restaurer la confiance en Dieu mise à mal par les guerres, la peste et la crainte de l’enfer. Au XVIIIe siècle sera ajouté un volet éthique de solidarité avec les plus pauvres. Aux XXe et XXIe siècles, les confessions prennent aussi une dimension poli- tique, souvent contestataire, comme la déclaration de Barmen (1934) de l’Église confessante allemande dénonçant l’idéologie nazie. Aujourd’hui, les confessions intègrent la solidarité avec la Création et le monde du vivant (cf. la Déclaration d’union de l’EPUdF, 2017).

Travailler à confesser sa foi

 Ainsi, l’Église adapte la confession de sa foi au vocabulaire et aux préoccupations de chaque époque. Cela permet notamment de maintenir son unité : les conciles et synodes recherchent des formulations communes, où les tendances puissent s’accueillir, se mouvoir ensemble (étymologie du terme concilier) en respectant une certaine pluralité.

D’un point de vue individuel, travailler à confesser sa foi est une mise en mots qui implique de prendre conscience et clarifier sa croyance, de trouver les expressions justes et de se réapproprier les formules anciennes. Traduire ce qui nous relie au divin demande souvent un voyage au fond de soi.

Ces confessions de foi venues du fond des âges ou contemporaines, issues d’êtres aux sensibilités multiples sont des témoignages de l’indicible de Dieu et de son projet pour l’Homme.

Par Catherine Finet