Philon : De nouvelles formes de spiritualité sé développent, qui remplacent les anciennes religions. L’éco-spiritualité essaie de nous faire croire que la nature est l’œuvre bien-aimée du Dieu créateur. Notre vénération pour sa beauté serait une façon de rendre un culte à Dieu. D’autres vont plus loin, en faisant de la Terre elle-même notre sol nourricier et notre déesse-mère. Pourquoi continuerait-on à louer Dieu au lieu de louer la nature ? Sans elle nous ne serions rien, alors que de Dieu nous ne savons rien, même si nous imaginons lui devoir tout, y compris la terre.

Socrate : Notre rapport à la nature a en effet été éclipsé par les sécurités de nos techniques, et la construction d’un monde artificiel. Ce monde humanisé nous a servi de paravent ou d’écran, au point, au point que nous avons entièrement désacralisé la nature. Pourquoi adressons nous une prière à Dieu, avant un repas, au lieu de nous adresser à ceux qui ont cultivé la terre, à la terre qui fait pousser les végétaux, aux animaux qui meurent pour nous donner la vie ? Il y a là une erreur d’aiguillage lourde de conséquence. Nous payons cet oubli de la nature, dont aucun Dieu ne nous sauvera. 

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