Il y a un peu moins de trois ans, le président Macron a été élu parce qu’il incarnait une nouvelle façon de faire de la politique et que son programme est apparu raisonnable à une majorité d’électeurs. Aujourd’hui beaucoup de ces électeurs sont déçus parfois plus pour des questions de formes que de fond.

Je me souviens d’un journaliste disant lors de l’élection présidentielle qu’il lui manquait peut-être le fait de ne pas avoir connu l’échec. Ce que le président n’a pas dit lors de la campagne électorale est qu’il gouvernerait d’une manière hyper-centralisée, toutes les décisions étant prises à l’Élysée.

Le message qui remonte aussi bien des parlementaires de la majorité que des syndicats, des fonctionnaires et des maires est qu’ils ne se sentent ni écoutés ni entendus. Avec le temps ce sentiment isole le gouvernement et donne une image de mépris.

Un des principes de la doctrine sociale de l’Église est la subsidiarité qui est cette idée que les personnes doivent être associées le plus possible aux décisions les concernant. Dans l’organisation de la société, elle accorde une place importante aux institutions intermédiaires que l’on trouve entre l’individu et le gouvernement : les familles, les associations, les Églises, les syndicats, les partis politiques… Elle induit une compréhension du sujet comme un citoyen libre et responsable, engagé dans la vie sociale et publique en tant qu’acteur, et non comme un simple consommateur, usager ou sujet assisté. Elle est la transcription en politique du principe du sacerdoce universel.

Un des lieux où s’exprime la subsidiarité est l’échelon municipal, car il est au plus près des citoyens. On reproche souvent à la France d’avoir trop de communes – autant que dans le reste de l’Europe – l’avantage est que ça fait aussi beaucoup de maires et de conseillers municipaux qui représentent une marque de vitalité de notre démocratie. Beaucoup d’entre eux sont des hommes et des femmes dévoués à leurs administrés.

Plus le gouvernement est centralisé, plus il est important de voter aux municipales, coronavirus ou pas coronavirus.