Pour répondre aux réactions à mon précédent post, une précision.

Je souhaite revenir sur la phrase : « On s’inquiète des filles, je m’inquiète des garçons ! »

Je ne me suis pas étendue sur ce point de vue trop vite exprimé, mais le principe qui m’habite est que pour aider les filles il faut aussi prendre soin des garçons.

Dans mon expérience professionnelle j’ai vu de nombreux programmes pour les filles : “les filles et la science“, “femmes ingénieurs“, “journée math et info pour les filles“… et des publicités pour inviter les filles à investir les métiers masculins : métier de l’armée, de la police, transporteurs…

Rien pour les garçons.

Aujourd’hui les métiers de la médecine, de la magistrature sont en grande majorité investis par les femmes, et les hommes s’en éloignent. Je ne sais si c’est parce qu’ils échouent plus souvent, ou par peur des concours, ou pour « pas faire meuf », mais les promotions actuelles de médecins, comme celles de magistrats, sont majoritairement féminines.

On a un problème qui se manifeste explicitement dans certains milieux. Je suis tombée de haut, la première fois que j’ai entendu dans la bouche de mes élèves : « madame lire ça fait meuf » on encore « parler ça fait meuf » et de voir ainsi ces garçons s’éloigner des études. Les garçons, du moins ceux qui « n’ont pas les codes », comme on dit aujourd’hui, ne savent pas comment construire leur propre estime. On peut hurler sur les clichés que je vais énoncer, mais globalement les filles travaillent mieux et sont plus motivées pour les études surtout quand elles comprennent que c’est une façon de sortir de leur condition. Les statistiques montrent qu’elles réussissent mieux.

D’où ma conclusion : il faut donner aux garçons les outils pour qu’ils apprennent à se construire dans le monde actuel sur autre chose qu’une opposition aux filles qui s’inscrit dans un rapport de force. Les filles ne s’en porteront que mieux.

Armelle Nouis