Le terme « créolisation » s’est imposé dans les milieux évangéliques français et trouve son origine dans les travaux du regretté poète et romancier martiniquais Édouard Glissant (1928-2011). La « créolisation » offre une perspective nouvelle sur la diversité et la transformation culturelles, en soulignant la nature dynamique et imprévisible des échanges culturels.
La vision d’Édouard Glissant
Édouard Glissant, figure centrale de ce concept, affirme que le monde est intrinsèquement en état de « créolisation ». Il illustre son propos par des exemples historiques tirés des Caraïbes, où les cultures européennes, amérindiennes et africaines se sont mélangées à partir du XVe siècle. Cette fusion a donné naissance à un imaginaire culturel unique, transcendant le simple mélange des cultures, connu sous le nom de métissage. Contrairement au métissage, la créolisation est imprévisible et ne peut être planifiée, symbolisant l’intégration spontanée et organique d’éléments culturels divers.
Implications pour la société contemporaine
La philosophie d’Édouard Glissant est d’une grande pertinence pour la société française moderne. Selon Jean-Claude Girondin, le processus de créolisation permet le changement et l’échange sans perte d’identité individuelle ou culturelle.
Il souligne que malgré l’incertitude qui entoure l’avenir des églises multiculturelles, l’interaction entre les différentes cultures produira des résultats positifs et enrichissants. Cette perspective optimiste souligne le potentiel des interactions culturelles pour embellir et enrichir les sociétés, reflétant une vision plus large et plus inclusive de l’avenir.
Production : Fondation Bersier – Regards protestants
Remerciements : Jean-Claude Girondin
Entretien mené par : David Gonzalez
Techniques : Quentin Sondag