Philippe François, pasteur, théologien et artiste, se penche sur l’histoire intrigante du blue-jean, en la reliant aux racines protestantes et au domaine de l’art. Il raconte que sa curiosité pour l’histoire du jean a été éveillée lors d’une exposition d’art sur Calvin, soulignant que la couleur préférée de Calvin était le bleu, un fait moins connu. L’histoire du jean remonte à la famille André, des tisserands protestants de Nîmes. Après avoir fui à Gênes, en Italie, à la suite de la révocation de l’Édit de Nantes, ils ont conçu la tenue bleue des marins génois, jetant ainsi les bases de ce qui allait devenir le blue-jean. Le terme « denim » lui-même est un clin d’œil à « de Nîmes », indiquant l’origine du tissu.
L’évolution du jean, qui est passé du vêtement de travail à la mode, est devenu aujourd’hui un sujet d’art conceptuel. Philippe François présente l’une de ses oeuvres Blue Jean Calvin Klein, réalisée pour l’exposition d’art contemporain De Calvin à Godard, 1509-2009 : inspirée par une peinture de son père, un artiste hyperréaliste, le jean est représenté avec des détails complexes qui racontent son héritage protestant et nîmois. En outre, un élément poétique est incorporé en reliant astucieusement les jeans Calvin Klein à Jean Calvin, fusionnant ainsi la mode, l’histoire et l’art conceptuel.
Par ailleurs, un changement culturel dans la tenue pastorale s’est opéré, passant des costumes traditionnels aux jeans, reflétant une position théologique plus large et plus décontractée. Ce changement est en partie attribué à l’introduction de femmes pasteurs et à l’adaptation des vêtements pastoraux pour qu’ils soient plus inclusifs et plus faciles à comprendre pour les personnes extérieures.
L’adoption de vêtements décontractés, comme le jean, par les pasteurs signifie une évolution vers un protestantisme plus « cool », remettant en question le stéréotype des protestants austères. Ce changement est une évolution positive qui rend le protestantisme plus accessible et plus compréhensible, se félicite Philippe François.
Production : Fondation Bersier – Regards protestants
Réalisation : David Gonzalez
Intervenant : Philippe François