L’attaque terroriste d’Arras s’est produite dans un établissement scolaire et a coûté la vie à un professeur. Cet attentat risque-t-il d’alimenter la psychose et de remettre en cause la sécurité des écoles ?

Trois jours après les faits, le ministre de l’Éducation nationale Gabriel Attal s’est déplacé dans un collège parisien. Il a dénoncé les menaces qui pèsent sur les établissements, ciblés par 168 alertes à la bombe sur tout le territoire depuis la rentrée de septembre 2023, comme le rapporte Sud Ouest.

Selon une source policière, plusieurs autres fausses alertes à la bombe ont été signalées durant le week-end du 14 octobre. Elles ont par exemple visé des établissements à Montpellier, à Chelles (Seine-et-Marne) ou à Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis). Lundi 16 octobre, une nouvelle alerte a conduit à l’évacuation d’un millier d’élèves à Palaiseau, dans l’Essonne.

Un plan en cas d’intrusion

Les menaces d’attentat ou d’alertes à la bombe arrivent aux établissements par mail, pour créer un climat de panique. Certains n’hésitent pas à pirater les espaces numériques de travail (ENT) de l’Éducation nationale, cette messagerie interne qui permet aux élèves d’échanger avec leurs professeurs. En prenant la main sur la messagerie d’un élève, les pirates peuvent alors directement contacter le proviseur ou les professeurs.

Stratagèmes de plaisantins ou alertes avérées ? Le ministère de l’Éducation nationale, lui, prend les menaces très au sérieux et a publié de nouvelles consignes de sécurité à mettre en place dans les établissements. Le plan Vigipirate, comme l’explique L’Étudiant, est passé au niveau « urgence attentat », le plus élevé.

Plusieurs dispositifs existent déjà dans les établissements pour renforcer leur sécurité. Ils doivent, depuis 2017, réaliser au moins trois exercices de simulation dans l’année dont un exercice du Plan particulier de mise en sûreté (PPMS), la procédure à adopter en cas d’attentat/intrusion.

Contrôler les allées et venues

Les établissements ont aussi des référents sécurité au sein de la police et de la gendarmerie, pour assurer une continuité dans la sécurisation de l’école et apporter leur expertise, explique le site de l’Éducation nationale Éduscol.

À partir d’octobre 2023, il s’agira d’assurer une vigilance manifeste autour des bâtiments scolaires. Les patrouilles mobiles de policiers et de gendarmes sont renforcées, notamment pour les entrées et les sorties des élèves. Le ministère de l’Intérieur fait aussi venir en appui de ces patrouilles 7 000 militaires de l’opération Sentinelle.

Pour plus de vigilance, l’Éducation nationale recommande aussi d’éviter les attroupements à l’extérieur des bâtiments et de réduire toute activité à leurs abords. L’identité des personnes qui entrent dans l’établissement doit être vérifiée et les élèves doivent être accueillis par un adulte à l’entrée. Un contrôle visuel des sacs est aussi effectué.

Malgré ces mesures, la vie à l’école continue. Les sorties et les voyages scolaires restent autorisés, de même que toutes les activités périscolaires.