Dimanche, jour de Pâques. Dans un parc public de Lahore, deuxième ville du Pakistan, un homme marche en direction d’une aire de jeux. Arrivé près de balançoires, il se fait exploser. Cet attentat kamikaze a été revendiqué par une faction dissidente des talibans. Elle avait pour cible la communauté chrétienne. Bilan: 72 morts.
Se faire exploser sur une place de jeux pour enfants… quelle horreur! Mais pourquoi les médias ont ils si peu parlé de cet acte barbare au bilan doublant celui des attentats de Bruxelles, quelques jours avant? «Si les attentas de Lahore ne sont pas plus couverts, c’est votre faute et la nôtre», titre Slate qui s’est intéressé à cette question en traduisant de larges extraits d’une réflexion de Martin Belam, responsable des réseaux sociaux et des nouveaux formats au Guardian. Pour la journaliste britannique, si le sous-traitement de certains événements est problématique, les torts sont partagés entre producteurs et consommateurs de médias. Statistiques de lectures à l’appui, il est facile de montrer que les lecteurs veulent de la nouveauté et de la proximité. Le même attentat déclenchera bien plus d’intérêt s’il a lieu dans un pays voisin que s’il a lieu à 6000 km; et bien plus de lectures si c’est le premier que si c’est le cinquième attentat du genre dans une zone de conflit. […]