Moins connue que les autres COP (Conférences des Parties) sur les objectifs climatiques mondiaux ou la biodiversité, la Convention sur la conservation des espèces migratrices (CEM) appartenant à la faune sauvage a été adoptée en 1979. Les pays signataires sont réunis pour la quatorzième fois à Samarcande, en Ouzbékistan, jusqu’au samedi 17 février. L’enjeu de ce rendez-vous est d’assurer la conservation des espèces migratrices terrestres, marines et aériennes sur l’ensemble de leurs aires de répartition. Lundi 12 février, jour de son ouverture, la CEM a présenté son premier rapport. Il en ressort que près d’un quart des espèces migratrices sont menacées, souligne Le Courrier picard.

Parmi elles, plusieurs espèces de poissons, d’albatros, de tortues ou encore de requins subissent le changement climatique et la forte pollution des eaux. Ainsi, la CEM explique que 97 % des poissons voyageurs y sont répertoriés à cause de leur vulnérabilité. Pas moins de 56 espèces sont ainsi menacées d’extinction. Les mammifères ne sont pas épargnés, 40 % d’entre eux, soit 63 espèces, risquent de disparaître, comme 14 % des oiseaux, soit 134 espèces.

Des écosystèmes entiers menacés

Un bilan effrayant auquel il faut ajouter 399 autres espèces d’animaux migrateurs qui ne sont pas encore répertoriés sur la liste de la CEM. Elles seraient pourtant également sur le point de disparaître. À court terme, l’aigle des steppes, le requin soyeux, le requin-baleine pourraient ne plus exister à cause de “la surexploitation et [d]es collisions avec les navires”, précise la CEM. L’albatros à tête grise, lui, est en danger “à cause des captures accidentelles dans les pêcheries à la palangre”. Celles-ci consistent à lancer une ligne mère pouvant atteindre plusieurs kilomètres de long, sur laquelle sont disposés de nombreux hameçons.

La CEM insiste également sur le fait que le réchauffement climatique bouleverse la faune et la flore. Si bien que c’est tout un écosystème qui est menacé. Par exemple, les chauves-souris contribuent à la pollinisation des fleurs. Quant aux cadavres des baleines, en coulant, ils permettent de séquestrer du CO2 dans les abysses. Et ce, pendant plusieurs centaines d’années, illustre Reporterre. La perte et la fragmentation des habitats comme la surexploitation sont les “plus grandes menaces” pour les espèces migratrices. Le changement climatique, la pollution, les espèces invasives, l’urbanisation et la construction d’infrastructures participent également à ce déclin généralisé. C’est le cas des barrages, qui peuvent rendre impossibles certaines migrations.