Un article de la série « La transmission de la mémoire de la Shoah ».
La banalisation de la Shoah se retrouve dans les discours de certains politiciens et personnages publics. Entre la volonté de choquer l’opinion publique et celle de se déculpabiliser, quelles sont les conséquences de ce genre de propos sur la transmission de la mémoire de ce génocide ?
Lors de la journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste, le 27 janvier dernier, le président Donald Trump a rendu hommage aux victimes sans mentionner spécifiquement qu’elles étaient juives. Quelques mois plus tard, c’est la candidate du Front national aux élections présidentielles françaises Marine Le Pen qui déclare que la France n’est pas responsable de la rafle du Vél d’Hiv, la plus grande arrestation massive de Juifs en France qui a eu lieu au mois de juillet 1942. En 2015, un élu du Mouvement citoyen genevois compare une manifestation devant le centre culturel alternatif, l’Usine, à la Nuit de Cristal, ce pogrom contre les juifs où près de 200 synagogues ont été détruites, 7’500 commerces saccagés et 30’000 juifs déportés. Ce genre de dérapages apparaît régulièrement dans la bouche de certains politiciens, immédiatement relayés par les médias.
Pour décrire ce phénomène, l’historienne américaine Deborah Liebstadt parle de «softcore denial» […]