Au Liban, une personne sur quatre est un réfugié syrien. Mais après six ans de guerre civile en Syrie, le million de réfugiés présents sur le territoire n’est plus en odeur de sainteté. Leur présence impacte l’économie du pays: les investissements baissent, comme les salaires, alors que les dépenses publiques liées, entre autres, à la santé et à l’éducation augmentent. En 2013, la crise syrienne aurait coûté 2,5 milliards de francs au Liban en perte économique, selon le Haut-Commissariat aux réfugiés.
Dans ce contexte déstabilisé, il existe, au Pays des Cèdres, un consensus sur la question du retour des réfugiés en Syrie. Pourtant, le Premier ministre libanais démissionnaire, Saad Hariri, y est opposé tant que l’ONU ne donne pas son feu vert pour un retour sécurisé. Le risque de représailles serait aujourd’hui trop grand pour les réfugiés.
La misère des camps
Pendant ce temps, dans les camps de Chatila et de Borj el-Barajneh, à Beyrouth, pour les réfugiés palestiniens anciennement réfugiés en Syrie, le processus de paix est la condition de leur retour en Syrie. La misère du camp apparaît alors comme la seule option viable pour l’instant.Ouverts en 1948, ces deux camps accueillent aujourd’hui chacun quelque 20 000 réfugiés entassés sur environ 1 km2. Entre les hauts immeubles défectueux des camps pend un foisonnement de câbles électriques et devant les habitations, les déchets s’entassent, favorisant les risques sanitaires. Incapables de trouver un logement ni de le payer, les nouveaux arrivants s’abritent dans des garages. […]