L’initiative, lancée mardi 21 avril, vise à contraindre les entreprises suisses à respecter des droits humains et l’environnement partout dans le monde. La coalition demande à la Confédération de prendre des mesures pour une économie respectable.
«L’autorégulation volontaire des entreprises a clairement montré ses limites. Il est nécessaire que la Suisse fasse un pas supplémentaire», a affirmé Manon Schick, la directrice d’Amnesty International Suisse, lors d’une conférence de presse à Berne. Ainsi, 66 organisations actives dans les droits humains, l’entraide et la protection de l’environnement ont lancé l’initiative «pour des multinationales responsables», mardi 21 avril. Cette initiative populaire fédérale demande «que les entreprises soient tenues de protéger les droits humains et l’environnement dans l’ensemble de leurs relations d’affaires».
Selon la soixantaine d’organisations, certaines multinationales suisses ne respectent actuellement ni les droits de l’homme ni l’environnement dans leurs filiales à l’étranger. Par exemple, les activités du géant zougois Glencore dans une mine de cuivre en Zambie produisent des émissions de dioxyde de soufre 40 fois supérieur aux normes définies par l’Organisation mondiale de la santé. Les émanations mortelles rejetées par une production intempestive empoisonnent la population locale et des pluies acides détruisent la végétation.
Parallèlement, les entreprises pharmaceutiques Roche et Novartis délocalisent leurs essais cliniques dans des pays émergents, testant ainsi des médicaments sur des êtres humains, dans des Etats où les réglementations sont moins strictes. Un autre exemple concerne la production de cacao. Environ 70% des fèves proviennent de l’Afrique de l’Ouest où plus d’un demi-million d’enfants travaillent dans les plantations. […]