« C’est le genre de motifs qui surgissent lors des visions ». Guido Albertelli, 54 ans, nous reçoit dans son bel appartement lausannois situé à quelques encablures du lac Léman. Il nous explique la signification d’une tapisserie représentant des sortes de fresques géométriques colorées typiques de l’art chamanique sud-américain. L’homme fait partie de ces Suisses (leur nombre exact est inconnu) partant chaque année en Amazonie pour effectuer des « retraites initiatiques » en consommant, notamment, de l’Ayahuasca. Ce breuvage psychotrope à base de plantes est utilisé traditionnellement par les chamanes de certaines tribus amazoniennes pour entrer en contact avec les « esprits de la nature », dans un but divinatoire ou pour guérir des malades.
Comme beaucoup d’Occidentaux, Guido Albertelli décrit l’expérience comme «un travail de guérison» entrepris dans le cadre d’une « quête spirituelle ». Il rentre d’ailleurs tout juste d’un nouveau séjour de près de trois semaines au Pérou. Il s’agissait de son deuxième voyage après un premier périple effectué entre décembre 2015 et janvier 2016. Durant cette période, cet ancien professeur de philosophie au gymnase Auguste Piccard (Lausanne) et père de trois enfants traverse des moments de doutes. Doit-il ou non quitter son poste confortable pour réaliser d’autres aspirations ? […]