Comment est vécu Noël à la Fondation John Bost ? Comme partout ailleurs, je dirais, comme un mélange de fête populaire avec cadeaux, bons repas et décorations et, pour les pasteurs, le même défi d’y trouver encore un sens.

Ceci dit, il y a quand même des nuances. Les résidents vivent pour certains dans une immense attente « sans filtre » de cette fête, dans un mélange de joie et d’appréhension, comme c’est le cas pour toutes les fêtes. Certains commencent déjà à en parler dès octobre : des cadeaux, qu’ils choisissent souvent eux-mêmes et qui seront achetés pour eux par les équipes, du sapin, applaudi à la fête de Noël comme un gâteau d’anniversaire, du calendrier pour l’année prochaine.

Et cette grande attente provoque en même temps joie et appréhension. Il y a un risque du « trop », un trop d’émotions, certains en sont envahis et cela provoque angoisse ou tristesse. Le manque de relations familiales, absentes ou distendues, que beaucoup d’entre eux vivent, se fait ressentir justement à des moments comme Noël.

Comme partout ailleurs je dirais. Alors comment jongler avec ça ? Comme partout ailleurs aussi, nous ouvrons la Bible, nous essayons de trouver un thème, une couleur, un conte, qui va donner sens à la fête. Isabelle Bousquet fabrique tous les ans un calendrier de l’Avent collectif avec un mode d’emploi que les pavillons ou services peuvent reprendre pour « jouer avec ».

Cette année, le thème est « faire équipe ». Je me rappelle un calendrier sur le thème de la marche pour lequel elle avait trouvé à la recyclerie des chaussures de la taille 0 à 45, personnalisées et arrangées en demi-cercle avec, dans chaque chaussure, un message à découvrir et lire ensemble. Les pasteurs de la Fondation sont invités à participer aux fêtes de pavillon et, pour ma part, je relève le défi d’inventer un conte de Noël dans le thème choisi par le pavillon : on est plus créatif quand on se laisse surprendre.

Ainsi est né Le conte de la chouette de Noël pour une fête autour du thème de Harry Potter. Mais le signe le plus fort du lien entre Noël comme fête populaire et son sens chrétien reste le temple. Y est dressé un sapin d’une telle envergure que la place d’une grande ville n’en pâlirait pas.

Choisi traditionnellement par les services techniques parmi les arbres dans le parc, il est installé dans le temple (ou devant, depuis la période Covid), enguirlandé et décoré, mais juste les branches en hauteur, pour que les résidents puissent décorer ses branches basses. Il est beau, il suscite tous les ans une grande admiration. On l’allume le 25 lors de la fête préparée par l’aumônerie avec le service ergothérapie. C’est chouette, cette coopération, car ça permet de mélanger les compétences et de cocréer une fête qui, par le fait même qu’elle a lieu dans le temple, reste ancrée dans la tradition chrétienne.

On y voit participer des résidents qui d’habitude ne viennent pas au culte, d’autres qui attendent ce rendez-vous d’année en année, et aussi tous ceux qui viennent au temple comme tous les dimanches. C’est une fête ouverte à tous, on aime retrouver des visages de La Force ou des paroisses alentours. Cette année, Philippe de Pol nous emmènera dans l’atelier de Noël, magie garantie.