Le confinement a aussi révélé des talents, et des personnalités que l’on s’enchante de voir apparaître dans les médias et autres plateformes. Car leur voix est susceptible de changer des regards. Pour sa part, le lycéen bordelais Arthur Baucheron, via les réseaux sociaux, améliore le quotidien des personnes porteuses d’handicap en changeant les mentalités.
Il y a un an, alors que notre espace de vie était réduit à notre maison ou notre appartement en raison de la pandémie, Arthur Baucheron, 18 ans, confiné chez ses grands-parents, décide de se lancer dans une activité qui lui plaît. Ce sera TikTok, un réseau social à la mode chez les jeunes, sur lequel il publiera des vidéos drôles. Atteint d’une amyotrophie spinale de type 2, une maladie qui affaiblit les muscles, le lycéen est en fauteuil roulant. Un fait qui attise la curiosité de ses abonnés qui rapidement l’assaillent de questions : comment tu fais pour aller à la piscine ? C’est quoi ta maladie ? L’adolescent n’avait prévu de parler de son handicap mais il se voit alors investi d’une mission. Son but : montrer aux personnes de son âge qu’il n’y a aucun problème à vivre sur un fauteuil roulant la majorité du temps. Lui qui au collège, s’est déjà vu répondre qu’il n’était pas assez « classe» pour intégrer un groupe de potes.

Peur du handicap 

Aujourd’hui, le tiktokeur a plus de 670 000 abonnés et près de 40 millions de like. « C’est dingue, je ne m’attendais pas du tout à un tel succès, témoigne-t-il au journal 20 Minutes. Il y a même des très jeunes qui m’écrivent et qui me disent qu’avant ils avaient peur [les personnes porteuses d’un handicap], qu’ils ne savaient pas comment les aborder et qu’ils pensaient que ces personnes-là vivaient chez elles, bloquées dans leur fauteuil ou dans leur lit. Je veux montrer qu’on peut être en fauteuil roulant, être jeune et profiter de sa vie, aimer sa vie. » L’une de ses premières vidéos qui a vraiment fonctionné est celle où il explique comment il se rend à la piscine. « J’y détaille qu’on doit me prendre sous les bras et sous les cuisses et me déposer sur la première marche, je descends ensuite petit à petit », note-t-il. Preuve que les réseaux sociaux, souvent décriés, peuvent être à l’origine de jolies initiatives.