Il y a longtemps, un an déjà – un siècle dans nos têtes – on s’embrassait, on partageait de joyeuses agapes, on sortait le soir, restaurants, cinémas, concerts, conférences, on chantait des cantiques pendant les cultes… et puis, la catastrophe ! 

Une coupure, un virement, un tournant. Une sidération dans un premier temps. Malgré les crises et les avertissements des plus pessimistes, le monde nous semblait relativement stable. Et il a bien fallu se rendre à l’évidence, cette stabilité était une illusion. À tout moment, ici un virus, un minuscule brin de gènes surgit d’on ne sait où, pouvait mettre en péril tout l’équilibre de nos sociétés et menacer directement chacune de nos vies. Dure leçon pour les modernes que nous sommes.

Certes les pandémies, telle la Peste noire, ont profondément marqué l’histoire de nos aïeux. Naguère on cherchait en Dieu les raisons du malheur qui s’abattait sur les hommes. Il fallait faire pénitence, et procession, avec ou sans reliques, pour apaiser le courroux divin. Rien de tel aujourd’hui. Personne n’a prétendu que cette pandémie était une punition de Dieu pour les péchés de l’humanité, elle semble plutôt simplement absurde. Ce qui n’empêche pas de se demander si ce malheur ne serait pas une occasion de […]