Rassemblées mardi 10 novembre à Berne, les Conférences Femmes et de Diaconie de la Fédération des Eglise protestantes de Suisse, ont débattu sur la modernisation du droit de la famille.

« Nous sommes à un tournant de l’histoire du couple », lâche le pasteur Otto Schäfer, chargé des questions théologiques et éthiques de la Fédération des Eglises protestantes de Suisse (FEPS), lors de la journée des Conférences Femmes et de Diaconie, mardi 10 novembre dernier. Les délégués ont débattu de la position de l’Eglise face à la modernisation de la structure familiale, en lien avec le rapport sur le droit de la famille du Conseil fédéral, publié en mars 2015.

Pour introduire le débat, l’éthicien a mis en valeur la prudence que requiert une approche théologique de cette problématique. « Assimiler la place de la sexualité dans la Bible à notre compréhension contemporaine de la sexualité est un anachronisme », a-t-il souligné pointant du doigt plusieurs paradoxes: « La «famille sainte» est une famille sans sexualité, de plus la théologie chrétienne du mariage vient d’un célibataire (l’apôtre Paul) convaincu ».

Néanmoins, selon Otto Schäfer, la Bible propose également des « pistes prometteuses ». La thématique de l’alliance – du « Créateur avec sa création », de « Dieu libérateur avec son peuple » – a une place fondamentale dans la Bible. « La richesse de ce thème pour la considération du couple tient au choix libre d’un partenaire et, en même temps à l’engagement librement consenti qui en découle », a expliqué le théologien qui a ajouté que « tous les projets de couple qui participent de la même dynamique, qu’ils visent le mariage ou non, méritent respect, protection et encouragement ».

L’adoption pour tous ?

« Un couple de personnes de même sexe et un couple hétérosexuel sont la même chose au niveau de l’alliance. La sexualité est source de vie, de vitalité et de rayonnement, qu’elle soit homosexuelle ou hétérosexuelle », a relevé Otto Schäfer qui pense qu’étant donné que « le mariage correspond à un statut social avec des droits et des devoirs, il devrait donc être ouvert aux couples de même sexe ». Quant à l’adoption, « rien ne permet de penser qu’un enfant évoluera moins bien chez un couple homosexuel que chez un couple hétérosexuel ». […]