Le modèle a fait ses preuves en Italie. La France vient de le mettre en place et la Belgique s’y intéresse. Difficile toutefois de le reprendre tel quel en Suisse. Plutôt que de laisser les Syriens tenter d’atteindre l’Europe en ayant recours à des passeurs, les Églises protestantes italiennes, en collaboration avec la communauté Sant’Egidio se sont engagées à prendre en charge des migrants parmi les plus vulnérables. L’ambassade de Beyrouth leur accorde un visa humanitaire, et ils peuvent arriver par vol de ligne sur la péninsule où ils font leur demande d’asile. Avantage, ils évitent ainsi de risquer leur vie en mer et d’alimenter le marché sans foi ni loi des passeurs qui engrangerait 15 milliards de francs par année. Avantage pour le pays d’accueil, les candidats à l’asile les plus vulnérables font l’objet d’une première sélection sur place.

Sensible à l’urgence humanitaire, et constatant que les quotas d’accueils pour lesquels la Suisse s’est engagée ces dernières années sont loin d’être atteints, la communauté Sant’Egidio de Lausanne lance le débat : « bientôt un couloir humanitaire vers la suisse ? » Vendredi devant une centaine de personnes une table ronde tentait de répondre à cette question. Les conseillers nationaux Ada Marra et Carlo Sommaruga faisaient notamment partie des intervenants.