«On ne saurait donner ici de directives éthiques définitives tant les positions des uns et des autres varient en fonction de leur approche des questions touchant au respect de la vie, de la dignité et de la liberté individuelle.» Cet extrait de la recommandation du Conseil synodal de l’Église évangélique réformée vaudoise (EERV), donne le ton du document transmis aux ministres le 13 janvier dernier et intitulé «Assistance au suicide et accompagnement pastoral». L’exécutif y rappelle d’une part qu’il n’est pas question de juger du bien-fondé des demandes de suicide assisté, et d’autre part que la vie humaine, selon la Bible, se définit surtout comme un ensemble de relations. Les pasteurs sont donc encouragés à offrir un accompagnement au demandeur et à ses proches avant et après l’acte, mais on laisse à leur jugement la possibilité d’intervenir ou non au moment même du suicide.
Être présent… Jusqu’où?
C’est ce dernier point qui est à l’origine de la recommandation élaborée avec Dominique Troilo, coordinateur cantonal des aumôneries d’EMS. Ce dernier explique: «Des demandes sont de plus en plus régulièrement adressées aux pasteurs. Ces derniers sont d’accord d’offrir un accompagnement en amont, puisque nous sommes là pour écouter la personne dans ce qu’elle vit, et en aval, pour la famille. Mais ils s’interrogent sur leur rôle pendant la prise de la potion létale, et ils m’ont souvent interpellé à ce sujet.» Il ajoute: «J’ai souvent été confronté à des cas de suicide, tous traumatisants pour les proches. […]