La politique suisse n’a jamais connu de scandale d’ordre financier. Les enjeux de pouvoir y sont moindres qu’en France, et les lois n’obligent pas les élus à rendre publics leurs revenus.
«Les scandales politiques en Suisse sont liés aux services de sécurité comme l’armée ou les services renseignements», explique Fabien Thétaz, doctorant en sciences politiques à l’Université de Lausanne. «Il y a peu de scandales personnels, et ce sont plutôt des affaires de mœurs. Aucun jusqu’ici n’a concerné la corruption ou le financement de la vie politique.»
Cet état de fait s’explique entre autres par un pouvoir politique limité. «D’abord, la Suisse est un Etat fédéral, très décentralisé, dans lequel les cantons conservent la souveraineté. Ensuite, c’est un pays très libéral où beaucoup de tâches sont assumées par le secteur privé. La démocratie directe limite aussi le champ d’action du Parlement. De plus, le système d’élection est à la proportionnelle, ce qui fait qu’aucun parti n’est majoritaire, contrairement à la France.»
Les enjeux étant à ce point restreints, on ne peut s’étonner que depuis la création de la Suisse moderne en 1848, la fonction politique n’ait jamais été totalement professionnalisée. […]