Une exposition qui retrace l’histoire parfois méconnue de l’édifice devenu un incontournable site touristique de la ville de Genève.
Si le mur des réformateurs semble avoir toujours existé pour les habitants de la ville, son histoire mouvementée est peu connue. Née d’un désir tout d’abord individuel de célébrer la figure emblématique de Calvin, l’entreprise sera vouée à l’échec, car l’esprit réformé est peu à l’aise avec le culte de la personnalité. C’est à la fin du 19e siècle qu’une réflexion deviendra collective sous l’impulsion de son concepteur Charles Borgeaud. Pour ce professeur d’université, la démocratie est née de la Réforme et va concerner tout le monde, permettant ainsi la décision d’un projet architectural. Commencera aussitôt le cycle classique des polémiques.
«Une spécialité genevoise», assure non sans humour Jean-Yves Marin, le directeur du Musée d’art et d’histoire. «Dans chaque polémique, il faut voir l’exercice de la démocratie», explique Alexandre Fiette, le conservateur de la Maison Tavel qui a assuré le commissariat de l’exposition « Faire le mur ? Le Monument international de la Réformation a 100 ans! » qui se déroulera du 28 avril au 20 octobre à la Maison Tavel. « Imaginez des gens qui écrivent à la presse tous les jours, l’histoire du mur c’est des cartons entiers de lettres ! » continue-t-il. Finalement, c’est un concours lancé en 1908 qui verra 71 projets arriver. Un seul sortira nettement de l’ordinaire. Dépassant l’architecture allégorique de l’époque, sa modernité permettra de dérouler cette fresque historique. […]