Dans le cadre des 500 ans de la Réforme, retour en deux volets sur cet aspect peu connu de l’œuvre du célèbre réformateur. Et sur la pertinence de cette pratique dans l’économie moderne. (1/2)
Le prêt à intérêt est au cœur du fonctionnement de la finance contemporaine. Son impact est considérable, et affecte directement les ménages, les entreprises et les Etats. Parfois remis en question, il n’a pourtant pas toujours existé sous sa forme actuelle. Durant tout le Moyen-Age européen, la pratique est en effet prohibée par l’Eglise catholique. Ce n’est qu’au moment de la Réforme – dont on fêtera le 500e anniversaire en 2017 – que le prêt à intérêt trouvera une certaine légitimité théologique. Sous l’impulsion principale de Calvin, à Genève.
Qu’est-ce que l’intérêt aujourd’hui, et pourquoi était-il interdit au Moyen-Age? «En finance, l’intérêt est la rémunération d’un prêt, sous forme, généralement, d’un versement périodique de l’emprunteur au prêteur», indique Bernard Bayot, directeur du réseau Financité, qui promeut en Belgique des initiatives de finance solidaire. C’est, en d’autres termes, le loyer de l’argent, le prix à payer pour pouvoir en disposer. Communément admise aujourd’hui, cette conception est cependant relativement moderne. […]