Au XVIe siècle, Jean Calvin a été le premier théologien à cautionner la pratique du prêt à intérêt en Europe…
Le prêt à intérêt s’est développé en Europe dans les siècles qui ont suivi la Réforme. Légitimé au XVIesiècle par Calvin, il est aujourd’hui remis en question par certains acteurs de l’économie, car ses effets se font lourdement sentir dans la société. L’exemple le plus souvent cité est celui des Etats, qui doivent parfois s’endetter pour rembourser les intérêts de leurs dettes. Mais du côté des entreprises et des particuliers, la situation n’est pas meilleure.
«Les intérêts sont inclus dans chaque prix que nous payons», souligne l’urbaniste et écologiste allemande Margrit Kennedy, auteure du livre «Libérer l’argent de l’inflation et des taux d’intérêt», paru en 1996. En Allemagne, selon ses calculs, «en moyenne 50% des prix de nos biens et services correspondent au coût du capital. Dans ces conditions, si nous supprimions les intérêts et les remplacions par un autre mécanisme capable d’assurer la circulation monétaire, la plupart d’entre nous pourraient être deux fois plus riches ou bien réduire de moitié leur temps de travail, tout en conservant le même niveau de vie». […]