En ce début de printemps, l’air est déjà doux, à Magdala. Depuis ce village au-dessus du lac de Tibériade, la vue est sublime. C’est dans ce petit coin de paradis qu’habite Marie. Et pourtant, sa vie n’avait rien d’enviable: «J’ai vécu l’enfer», raconte-t-elle. «Des ombres maléfiques rôdaient sans cesse autour de moi.» Souvent, elle sort humer l’air du large, pour oublier. Elle aime flâner sur les rives où s’affairent les pêcheurs. Mais un matin, la plage est déserte…

Tous malades !

Les yeux pétillants, Marie continue son récit: «En remontant vers Magdala, j’ai vu des gens affluer de tous côtés, portant des malades et des estropiés.» Interloquée, elle se mêle au cortège. Elle y apprend qu’un guérisseur est de passage. Sans trop oser y croire, elle se dit: «Et si ce type pouvait me délivrer des ombres qui me tourmentent?»

De loin, Marie aperçoit le fameux guérisseur. Mais c’est décevant. Il ne fait qu’un discours. Il se dit fils de Dieu et prétend que son Père l’a envoyé annoncer la Bonne Nouvelle aux pauvres et la libération à ceux qui souffrent. «Encore un de ces illuminés!» pense Marie qui n’apprécie guère les […]