Ce projet répond à des préoccupations politiques et sociales autant qu’il innove en proposant une approche historico-critique de l’islam.

La communauté albanophone de Genève a sollicité la mise en place d’une formation continue des imams, ils sont désormais de nombreux musulmans à afficher un islam libéral et ne s’en cachent pas. «J’ai grandi en Suisse et ce n’est pas pour autant que je ne pratique pas ma religion, c’est la liberté de culte», explique Djelal Avdil membre de la communauté et résident genevois. «Moi je sais encore l’albanais, mais les plus jeunes ne le parle parfois plus. Nous sommes peut-être la dernière génération à avoir gardé certaines de nos traditions. Pour la religion, c’est à titre personnel que je la pratique. Je crois en quelque chose qui puisse nous rassurer dans la vie. J’ai grandi dans l’islam qui prône la tolérance et l’amour. Mais qui sont ces gens qui donnent une image si catastrophique de notre religion», s’interroge avec consternation ce jeune homme pour lequel il est évident que les imams doivent pouvoir se former et être compatibles avec les valeurs suisses auxquelles il tient beaucoup. «On doit donner le maximum de soi à ce pays qui nous a si bien accueillis», s’exclame-t-il.

A Genève, les différentes communautés musulmanes se sont adressées à l’Etat en passant par le bureau de l’intégration des étrangers. «Il s’est institué des rapports de confiance», commente Nicolas Roguet délégué à l’intégration. Une double mission pour cet organisme qui a fait tout un travail de sensibilisation afin de promouvoir l’intégration ainsi que la lutte contre les discriminations. […]