« J’ai la tête qui éclate, j’voudrais seulement dormir »

2014. Dans l’histoire que je me raconte, je suis tombée dans la mauvaise comédie musicale : mes jumeaux de 18 mois ont trouvé comment sortir de leur lit à barreaux, autant dire que mes nuits sont hachées plus que jamais. Quand ils se rendorment enfin, c’est moi qui n’arrive plus à dormir, parce que je pense. Je pense beaucoup trop, et beaucoup trop mal, à tout ce que je devrais faire et à tout ce que je devrais être. Comme Atlas, je porte le poids du monde sur mes épaules — mon sac à dos est rempli de cailloux, de tubes de dentifrices et de paquets de café.

Dans l’histoire que je me raconte, « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’emmerdes. » C’est une histoire où je ne suis jamais assez bien pour l’homme de ma vie, et où lui non plus n’est jamais au niveau pour me rendre heureuse.

Dans l’histoire que je me raconte, je suis une princesse pourrie-gâtée, un peu tête à claques, qui a la vie dont elle avait toujours rêvé, mais qui ne sait pas en profiter. Beaucoup trop râleuse, elle fait payer à ses enfants sa propre insécurité intérieure. Son instabilité […]