« Qu’est-ce que je galère… et pourtant, j’en ai qu’un ! »

Nombreuses sont les mamans d’un enfant unique à avoir prononcé, écrit ou pensé cette phrase. J’ai été Fée de la boîte mail des Fabuleuses pendant deux ans et je ne compte pas les fois où j’ai reçu ce type de message.

« Et pourtant, j’en ai qu’un… » Derrière ces mots, se cache plus ou moins subtilement notre ennemie numéro une : pas Kate Middleton, non ! Je parle de la comparaison, qui s’accompagne bien souvent de tout un panel de sentiments de faible estime de soi. En effet, ce qui est sous-entendu, c’est qu’un « seul » enfant ne suffirait pas à justifier l’épuisement, le ras-le-bol et tout le bazar qui s’accumule dans la maison, alors que d’autres auraient toutes les raisons du monde de galérer, elles. 

Et pourquoi donc ? Il est où au juste, le curseur, le point de bascule qui te fait passer d’un quotidien calme et pomponné à une vie qui sent le ca… dum ? Et qui d’autre que toi, fabuleuse maman, saurait le déterminer, le définir pour toi ?

Hélène Bonhomme le répète depuis dix ans : la maternité est un véritable tsunami !

Tu sais, ce « soulèvement subit de la mer pouvant atteindre plusieurs mètres et pénétrant dans les terres, provoqué généralement par un séisme sous-marin ou une éruption volcanique », dixit le dico de l’Académie française, et dont la ressemblance avec la vie de maman est tout à fait avérée… 

On n’a pas à ajouter de mention du genre : la maternité est un véritable tsunami à partir de quatre enfants, parce qu’avant ça, c’est du gâteau. C’est un peu comme dans le langage binaire en informatique : 1 ou 0.

Tu es maman, tu relèves des défis de maman.

Comment ça « je suis une maman, mais seulement une fois » ? Nous sommes toutes embarquées dans la même aventure en entrant dans le tourbillon de la maternité : on fait face à l’inconnu, et on fait du mieux qu’on peutright 

Certes, quand arrive un deuxième enfant, on bénéficie, dans une certaine mesure et jusqu’à un certain point, de l’expérience d’en avoir eu un premier, et ainsi de suite si la fratrie s’agrandit, mais soyons honnêtes :

On vit à chaque fois un recommencement.

Primo, parce qu’on a tendance à oublier à quel point les nuits hachées, les couches, les tétées, les RGO — pour ne citer que quelques défis des premiers mois — nous épuisent ; secundo, parce que chaque enfant est différent, avec sa personnalité propre ; tertio, parce que toi aussi, tu changes. Je ne vais pas plus loin parce que je ne sais compter que jusqu’à trois en latin, et que je ne suis pas une experte, mais on pourrait allonger la liste, bien entendu.

Brené Brown, dans Le pouvoir de la vulnérabilité, suggère […]