Tout est proche et tout est loin.
La maladie de notre collègue, le décès de notre voisin, le bobo de notre petite dernière, les déchets dans les océans ou la faim qui ronge les estomacs des enfants du Quart et du Tiers-Monde. Nul n’est besoin de dresser la liste des tourments qui se posent sur nos épaules et dans nos esprits. Ils nous donnent l’impression d’être impuissants, petits, fragiles, en danger. Et comme un tsunami qui s’impose à nous, tous ces tracas nous narguent et nous crient bien fort :
« Tu ne peux rien y changer. »
Alors face à la menace, à l’angoisse et à l’impuissance, le risque est de croire qu’en effet « je ne peux rien y changer ». Le risque est de se laisser paralyser par tout cela, de fermer toutes les portes et de s’isoler au point de ne plus rien voir, ni entendre, ni ressentir du désespoir qui nous menace. Mais ce n’est pas une vie quand nos murs sont si épais qu’aucun cri, qu’aucun rire, qu’aucun […]