Une multitude de goûts et d’odeurs : de la dinde aux marrons, des biscômes, ou encore du vin chaud. Le professeur de théologie pratique de l’Université de Lausanne, Olivier Bauer, étudie la nourriture dans son rapport à la foi. Rencontre.

Quel est le rôle des aliments dans le christianisme?

Ils nourrissent, ils représentent la vie. Et ils ont parfois une valeur symbolique qui peut être très diverse. La fonction symbolique porte sur quelque chose qui est indispensable à la vie et cela veut dire que tous les jours quand on mange, on est tenu de réfléchir au sens de ce qu’on mange. Le simple fait de pouvoir manger est un acte théologique et le bénédicité permet de remercier Dieu.

Du côté chrétien, ou en tout cas protestant, il n’y a plus d’interdiction théologique de consommer tel ou tel produit. La responsabilité personnelle oriente le choix de manger de la viande, du chocolat issu du commerce équitable ou encore des produits locaux. Un aliment ne va pas nous éloigner ou nous rapprocher de Dieu. On mange comme on croit, peu importe les croyances. C’est une question de valeurs et de symboles.

Est-ce qu’il y a des plats typiquement chrétiens pour Noël?

Oui, toutes les volailles. Mais cela dépend vraiment des endroits. Si en France, on mange plutôt de la dinde, en Suisse on aura tendance à consommer de la viande et à Magadascar, ce sera de l’oie. Il ne faut pas oublier que c’est un repas de fête, d’où la profusion de viandes, de plats et de mets plutôt chers. […]