Guidée depuis l’adolescence par l’envie d’aider les personnes marginalisées et en recherche de sens, Madeleine Lederrey a étudié la théologie à l’Université de Genève. Après avoir travaillé en paroisse, elle renoue avec son projet premier et postule comme aumônière en psychiatrie dans le canton de Fribourg, un poste qu’elle occupera pendant près de 14 années avant de rejoindre l’aumônerie de l’hôpital de Cery, dans le canton de Vaud. Deux semaines avant de prendre sa retraite, la pasteure a rencontré Protestinfo.

Avez-vous remarqué, pendant votre carrière, une évolution des rapports entre la psychiatrie et la religion?

Oui, j’ai remarqué une évolution, toujours en cours, au niveau des soignants. Pendant longtemps, la psychiatrie s’est méfiée et distancée du religieux. Elle avait besoin de se démarquer de l’approche spirituelle. D’ailleurs, c’est dans ce milieu qu’il y avait le moins de pratiquants parmi les soignants, mais maintenant, il y a de plus en plus de thérapeutes qui n’ont rien contre l’Eglise, car ils n’en font simplement pas partie et en ont peu de connaissances. De ce fait, ils se montrent curieux. Et d’un autre côté, de plus en plus d’entre eux viennent d’autres parties du monde où la religion a encore une importance reconnue.

De plus, ces dernières années, des études scientifiques ont commencé à montrer que la spiritualité avait souvent un effet bénéfique sur les personnes atteintes de maladies psychiques. […]