C’est le cancer qui touche le plus les femmes (32% des cas), c’est aussi celui qui a l’un des meilleurs taux de survie (88%). Le cancer du sein est extrêmement répandu et nombreuses sont les femmes qui chaque année subissent une mastectomie. Une expérience que souhaite partager Ariane Bérard, ergothérapeute et biographe, qui en parle comme d’une «métamorphose», tant physique que psychique. «A l’annonce du diagnostic, cela a été comme un tsunami. J’ai été projetée dans un monde de vulnérabilité et vécu un réalignement profond. Je suis issue du domaine médico-social, j’ai tendance à vouloir faire le bien autour de moi et j’avais oublié de tenir compte de mes envies et de mes besoins.» Un changement de perspective soutenu par des experts très présents. «Au travers de tout mon parcours médical, je me suis sentie en confance et écoutée par l’équipe de professionnels, ce qui me semble essentiel sur un chemin de guérison.»

Mais l’épreuve est autant physique que psychique. La mastectomie demande une «désintimisation», une sorte de détachement de soi. «La poitrine est une zone traditionnelle de féminité. Pour la réparer, il faut se laisser regarder, toucher, inciser, palper. Une forme de déshumanisation, de ‹désérotisation› temporaire de cette partie du corps… qu’il faut ensuite pouvoir se […]