Si les vacances sont par essence le territoire de l’enfance, elles devraient constituer un temps dans l’année où les parents changent eux aussi d’attitude. Car il faut bien reconnaître que onze mois par an, nous bousculons nos enfants, l’œil rivé sur la pendule, pour aller à l’école, au judo ou chez le médecin. Le soir, las et fatigués, notre patience est souvent mise à l’épreuve par leurs pleurs et récriminations au moment des devoirs, du bain ou du coucher. Et quand enfin ils sont enfin un peu tranquilles, nous nous ruons sur nos téléphones, pour nous réfugier dans un ailleurs qui nous prive de leurs facéties. Certes, un sentiment de culpabilité nous étreint parfois, mais il est vite dissout dans les contraintes qui nous sont imposées.
Un post trouvé récemment sur les réseaux sociaux – mais dont je n’ai pu vérifier la source – m’a longuement interrogée. Il indique que 75% du temps que nous passerons dans notre vie avec notre enfant se situerait avant qu’il ait atteint l’âge de 12 ans. A 18 ans, nous aurions dilapidé 90% du temps avec elle ou lui. Que ces chiffres soient exacts ou non, il faut bien admettre que ce sont donc bien dans ces premières années de vie que nous avons le plus de chance de construire des liens solides avec nos enfants, qui les porteront toute leur vie, et de leur donner l’amour et l’attention dont ils ont besoin, et autant d’occasions de leur transmettre éducation, valeurs ou confiance en eux. Et tout cela passe forcément par des moments de qualité, que la parenthèse des vacances offre à nouveau.
Aussi, rangez immédiatement votre téléphone, et courrez vous occuper d’eux ! Non pas en sélectionnant le meilleur des activités éducatives qui éveilleront leur culture (ça, vous le faites certainement très bien toute l’année) mais en privilégiant le jeu, le rire, la spontanéité. Bref, en vivant dans leur monde et avec leurs yeux.
En remettant les enfants au cœur de la vie familiale, acceptons de vivre pour une fois, un peu à leur rythme et avec leurs coups de cœur et envies.
Voici un éventail non limitatif des expériences à vivre avec et pour eux :
– les laisser choisir le film, la série d’animés qu’ils veulent voir et vous faire découvrir…
– instaurer des soirées jeux de société – notamment tous ceux que vous déclinez tout le reste de l’année,
– se défier dans des parties sur Switch, PS5, Xbox…
– accepter d’être le cobaye de leurs expériences de maquillage, coiffure, relooking,
– faire des déguisements ou de l’upcycling avec de vieux vêtements,
– les accompagner pour qu’ils arrivent seuls à faire « des choses de grands » : faire les courses, préparer le petit-déjeuner ou le dîner, et vous recevoir « comme au restaurant »,
– devenir figurants de leurs spectacles préparés ou improvisés – et présentés devant le reste de la famille,
– participer à une compétition de grimaces ou de blagues,
– écrire avec eux un spectacle de marionnettes,
– les laisser vous éblouir avec leurs tours de cartes ou de magie,
– faire un concours de karaoké, ou un blind-test musical,
– partir dans des randonnées à vélo, trottinette…
– créer dans la nature,
– jouer à l’entomologiste et observer pacifiquement les fourmis, les coccinelles, les papillons,
– bricoler une cabane, un radeau…
– interpréter la forme des nuages,
– dormir dans le jardin, camper chez soi, pique-niquer au bord de l’eau…
Et en bonus, voir avec eux quelques-uns de ces films qui parlent si bien de l’enfance (et qui ont parfois ravi la nôtre) :
– Moonrise Kingdom, de Wes Anderson,
– E.T., de Steven Spielberg
– Harry Potter à l’école des sorciers, de Chris Colombus,
– Super 8 de J.J. Abrams
– Jumanji, de Joe Johnston
– Vice versa, de Pete Docter
– Maman j’ai raté l’avion, de Chris Colombus,
– Les Goonies, de Richard Donner
– Charlie et la chocolaterie, de Tim Burton,
– Big, de Penny Marshall
– Le voyage de Chihiro, de Hayao Miyazaki…
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