Historiographie
L’approche historico-critique fut initiée par les orientalistes allemands. On peut citer l’Introduction historico-critique au Coran de Gustav Weil (1844). Il faut ensuite signaler les travaux de Théodor Nöldeke et son Histoire du Coran (1860), puis ceux de Friedrich Schwally (1909-1938) sur La collecte du Coran et ceux de Gotthelf Bergsträsser et Otto Pretzl sur l’Histoire du texte du Coran. Du côté français, ces études sont initiées par Régis Blachère (1900-1973). Ces travaux s’inscrivent essentiellement dans une perspective philologique (De Prémare, 2004, p.17-18).
Le Coran ne contient que très peu d’informations historiques. Dans la Tradition, les versets du Coran sont éclairés par le Hadith. On peut distinguer trois catégories de hadiths liés au Coran, ceux des « Circonstances de la révélation », ceux de la Sîra (Vie de Muhammad), et ceux de la « Collecte du Coran ». Les savants occidentaux reprirent d’abord la classification traditionnelle des sourates (mecquoises et médinoises) avant de l’affiner, suite notamment aux travaux de Richard Bell (De Prémare, 2004, p.20-.21).
La question de la fiabilité des sources islamiques traditionnelles a été soulevée à l’époque contemporaine par l’islamologue hongrois Ignaz Goldziher dans ses Études Muhammadiennes (1890) et par l’historien italien Leone Caetani dans l’introduction de son encyclopédie Annales de l’Islam (1905). Plus près de nous, Gautier H.A. Juynboll a abordé cette question dans ses travaux sur la transmission des traditions islamiques (1971-1994). Enfin, il y a les deux ouvrages de John Wansbrough, Études coraniques (1977) et Le milieu sectaire (1978), qui s’inspire des études bibliques. Si ses conclusions peuvent être considérées comme excessives, puisqu’il date la composition actuelle du Coran de la fin du 8e-début 9e siècle, ses travaux ont néanmoins permis de faire avancer la recherche, notamment d’un […]