Roger Williams (env. 1603-1683) est un théologien protestant anglais. Refusant la confusion entre l’Etat et l’Eglise qui régnait alors dans son pays, il quitte l’Angleterre et émigre au Massachussetts, la « Genève de l’Amérique ».

Bien qu’en accord théologique avec les dirigeants de la colonie, il entre en conflit avec eux au sujet des rapports entre l’Etat et l’Eglise. En effet, fidèle à ses principes, il prône une séparation stricte et la liberté de conscience pour tous les individus, quelque soit leur croyance.

Il quitte donc le Massachussetts pour fonder une nouvelle colonie sur des terres qu’il achète aux Indiens. Cette colonie, qui deviendra l’Etat de Rhodes Island, lui permet de concrétiser les principes qu’il défend et devient un lieu d’accueil pour toutes les personnes victimes de persécutions religieuses. Il est de fait un des premiers, et peut-être même le premier, à appliquer ce qu’on appelle aujourd’hui le principe de laïcité.

Cependant, ce personnage est encore peu connu de l’historiographie dominante, car  son profil ne correspond pas vraiment à l’idéal imaginé par les défenseurs de la laïcité au XIXe siècle. En effet, loin d’un quelconque libéralisme théologique, Roger Williams adhère au contraire à une orthodoxie protestante stricte et à un exclusivisme doctrinal.

Enfin, et surtout, c’est au nom de la Bible et de la foi chrétienne qu’il défend « la laïcité ».

Pour comprendre sa pensée, je vous propose le sommaire des douze propositions exposées dans son principal ouvrage sur cette question intitulé La Doctrine sanguinaire de la persécution pour motif de conscience examinée dans une confrontation avec la  […]