Hantée depuis son plus jeune âge par l’évocation des camps et la révélation du pire dont l’homme est capable contre ses semblables, Laure Borgomano se demande ce qui permet aux hommes et aux femmes ordinaires non seulement de survivre, mais aussi de résister. Qu’on soit leur victime ou leur complice, les bourreaux nous entraînent hors de notre humanité : lorsqu’on n’est ni saint ni héros, où puise-t-on la ressource de résister pour rester humain ? Dans ce que l’auteure appelle la « réserve », ouvrant ainsi une enquête de philosophie pratique et politique. Car le mot de réserve est riche de sens et de ressources : il dit à la fois ce qui empêche (la pudeur, le retrait, la patience) et ce qui secourt (la culture, l’imaginaire, les souvenirs et l’espérance).
En gardant vivantes une culture et une pudeur […]