Ecrit au 19e siècle par deux Français, Placide Cappeau et Adolphe Adam, il a été repris par d’innombrables artistes au fil du temps. Même si nous pouvons l’aimer pour son contenu détaillant l’intervention de Dieu pour le salut des êtres humains, «Minuit, chrétiens» n’a pas toujours plu aux autorités religieuses. Placide Cappeau était connu pour son anticléricalisme et ses convictions socialistes. Certains, forts de cette information, lui reprochèrent même une touche jugée trop subversive dans la deuxième strophe: «Le Rédempteur a brisé toute entrave. La terre est libre et le ciel est ouvert. Il vit un frère où n’était qu’un esclave, l’amour unit ceux qu’enchaînait le fer.»

On a aussi reproché à ce cantique les lignes mentionnant la colère divine: «Chrétiens, c’est l’heure solennelle où l’homme Dieu descendit jusqu’à nous. Pour effacer la tache originelle et de son Père arrêter le courroux.» Un tel sentiment ne cadre pas avec la vision du bon Père céleste vu comme un papa-gâteau. Quelles qu’aient été ses convictions religieuses, Placide Cappeau ne se trompait pas en affirmant que le Rédempteur venait briser les entraves du mal asservissant les êtres humains. Ce cantique nous rappelle que Noël est avant tout une question de rédemption. Et devrions-nous être gênés par l’idée que Dieu dirige son courroux vers le mal et celles et ceux qui s’en servent pour dominer leurs semblables et profiter d’eux? Que serait la foi sans […]