« Il y a eu dans l’histoire, et c’est encore le cas actuellement, des intellectuels dont l’action et la pensée paraissaient suffisamment dangereuses pour qu’on cherche à les éliminer. Ils n’ont toutefois pas renoncé à leurs convictions par peur de la mort », lâche Michel Grandjean, professeur à la faculté de théologie de l’Université de Genève. Socrate, Boèce, Jérôme de Prague ou encore Jan Patočka ont en commun d’avoir été condamnés, torturés, voire même exécutés pour leurs idées. Une thématique abordée dans un cours public, intitulé « Pourquoi faut-il brûler les philosophes? », du 27 février au 22 mai prochain.

« Nous avons choisi de commencer par le paradigme absolu, Socrate condamné à boire la ciguë, et terminerons au XXe siècle avec Jan Patočka, porte-parole de la charte 77, qui a quasiment été exécuté par le régime communiste de Tchécoslovaquie. D’une certaine façon, c’est un philosophe de notre époque qui a été mis à mort », explique le professeur, organisateur de ce cours public. Ainsi, lors de chaque rencontre, un spécialiste présentera les idées du philosophe en question, ce qu’il a apporté à la société et pourquoi ses idées ont été controversées. « Les grands absents de notre parcours sont, par exemple, Sénèque condamné au suicide sous Néron, ou Pierre Abélard torturé au XIIe siècle ». […]