Non loin de Tombouctou tombée sous le joug des extrémistes religieux, Kidane mène une vie simple et paisible dans les dunes, avec sa femme Satima, sa fille Toya et Issan, son petit berger. En ville, les habitants subissent, impuissants, le régime de terreur des djihadistes qui ont pris en otage leur foi. Kidane et les siens semblent un temps épargnés par le chaos de Tombouctou. Mais leur destin va basculer…

Formidable réquisitoire contre l’intégrisme (musulman) et l’oppression qu’il provoque sur les populations auxquelles il s’impose (par les armes). En une fresque à la beauté permanente Sissako dépeint les méfaits de ces envahisseurs qui, au nom de la foi, interdisent la joie de vivre, la musique, le jeu, et les relations humaines jusque là réglées par des traditions bien intégrées. A chaque pas les images sont à la fois réalistes et métaphoriques : cette gazelle poursuivie par des hommes armés en 4×4 annonce une course semblable de Toya à la fin du film – ces fétiches sculptés qui servent de cible à des miliciens témoignent de leur acharnement à détruire les traditions – la chanteuse à l’esprit dérangé et aux vêtements chamarrés, arrêtant dans une ruelle de la ville, debout et les bras en croix, le pick-up des djihadistes montre le courage des femmes… […]