Le piétisme au XIXe siècle
Le romantisme naissant avec les protestants helvètes Madame de Staël (1766-1817) et Benjamin Constant (1767-1830) ne s’occupe que très accessoirement de poésie, même s’il convient de citer Louis de Fontanes (1757-1821), catholique d’ascendance protestante, auteur de deux longues pièces consacrées au protestantisme : Discours sur l’édit en faveur des non-catholiques (1788) et Stances sur un village des Cévennes où se trouvait l’ancien patrimoine de ma famille, et qui porte mon nom (1805). Plus tard, le Réveil piétiste produit une importante quantité de textes rimés, notamment des cantiques, témoignant, d’Alexandre Vinet (1797-1847) à Ruben Saillens (1855-1942), d’une inspiration littéraire assez moyenne.
Napoléon Peyrat et Louisa Siefert
Grand siècle de poésie, le XIXe est pauvre du point de vue protestant à l’exception du pyrénéen Napoléon Peyrat (1809-1881) et de la lyonnaise Louisa Siefert (1845-1877). Originaire de l’Ariège, Napoléon Peyrat (1809-1881) est pasteur (études à Montauban) à Saint-Germain-en-Laye de 1847 à sa mort. On lui connaît deux passions : l’histoire et la poésie. Peyrat est l’auteur de trois recueils publiés sous le pseudonyme de Napol le pyrénéen : L’Arise (1863), La Grotte d’Azil (1874), les Pyrénées (1877). Ce spécialiste de la guerre des Cévennes consacre une longue pièce en vers glorifiant les chefs camisards : « Oh ! qui dira cette épopée ! / Les héros de la croix, les martyrs de l’épée ». Ancêtre du chanteur Renaud, la fragile Louisa Siefert est issue d’une grande famille protestante cévenole (Villaz puis de Villas); elle connut un grand succès avec le recueil Rayons perdus (1868) que le jeune Arthur Rimbaud appréciait particulièrement et dont on peut recommander Les papiers de famille, long poème qui évoque sa généalogie : « O spectres qu’aujourd’hui je touche, / Chers inconnus que j’entrevois, / La mort en vain clôt votre bouche : / Jusqu’à moi parvient votre […]